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Libération

Aux portes du pouvoir, le chef de l'opposition accusé de «sodomie»

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publié le 9 août 2008 à 4h34

De notre correspondant à Bangkok Le dirigeant de l'opposition en Malaisie Anwar Ibrahim a-t-il sodomisé l'un de ses jeunes assistants ? Le vice-Premier ministre Najib Razak était-il l'amant d'une Mongole assassinée et dont le corps a été détruit à l'aide d'explosifs ? Ces questions, qui pourraient constituer la trame d'un soap opéra de mauvais goût, témoignent du climat délétère de la vie politique malaisienne.

Anwar Ibrahim, dont le mouvement politique a ébranlé la coalition gouvernementale lors des élections de mars dernier, a été inculpé jeudi de «sodomie consensuelle», un crime passible de 20 ans de prison en Malaisie. Les faits se seraient produits le 26 juin. Mais selon un rapport médical, dont les détails ont été largement diffusés sur Internet, rien n'indique que Saiful Bukhari Azlan, l'assistant d'Anwar qui a porté plainte, a été sodomisé.

«Conspiration». Anwar Ibrahim a depuis été libéré sous caution par un tribunal de Kuala Lumpur, devant une audience bondée de ses partisans. Agé de 60 ans, le charismatique leader de l'opposition a désormais la voie libre pour participer à une élection législative partielle, fin août, prélude à son entrée au parlement et, espère-t-il, au renversement du gouvernement en place.

Etrangement, les accusations d'abus sexuel lancées contre Anwar, qui avait été condamné dans le cadre d'une affaire similaire en 1998 avant d'être acquitté six ans plus tard, semblent avoir renforcé sa popularité. Un sondage effectué par le Merdeka Centre de Kua