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Libération

Morales a gagné, le conflit demeure.

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publié le 12 août 2008 à 4h35

De notre correspondant à La Paz Un peu footballeur, un peu musicien (il joue de la trompette), ancien syndicaliste et producteur de coca, Evo Morales icône de la gauche radicale sud-américaine vient de se transformer à 49 ans en président le plus populaire de la jeune démocratie bolivienne. Si les résultats préliminaires se confirment, il aura en effet obtenu plus de 60 % de vote positif lors du référendum révocatoire de dimanche. Une confirmation de sa popularité trente-deux mois après avoir été élu à la tête du pays le plus pauvre d'Amérique du Sud avec 53,7 % des suffrages. «Ce qu'a exprimé le peuple bolivien à travers son vote, c'est sa volonté de poursuivre le processus de changement et la récupération de nos richesses naturelles», a lancé Evo Morales à l'heure de fêter sa victoire. Bien sûr, tout n'est pas rose ni rouge pour cet admirateur déclaré de Fidel Castro et allié stratégique du président vénézuélien Hugo Chavez.

«Macaque». Les principaux préfets régionaux opposants à Morales ont aussi été largement confirmés dimanche dans leurs fonctions par le vote, laissant présager une polarisation accrue du conflit politique qui mine le pays depuis près d'un an. Au cours des trois derniers mois, quatre régions tenues par la droite se sont autodéclarées «autonomes» en défi au pouvoir central. Mais la confrontation dépasse le simple cadre politique. Après avoir été ratifié, le préfet de Santa Cruz, région la plus riche du pays, a qualifié le président de «macaque»