Une déflagration. Un vent de panique. Un nouvel attentat au Liban. Il a visé hier un bus transportant des civils et des militaires dans la ville de Tripoli, la grande cité du nord. La charge, placée dans une valise déposée sur le trottoir d'une rue commerçante du centre-ville, a explosé tôt dans la matinée, faisant 14 morts, dont 9 soldats, et une quarantaine de blessés. Cet acte terroriste, l'un des plus sanglants de ces quatre dernières années, survient alors que le pays traversait une période de calme relatif.
Avant-hier, après quatre jours de débats houleux, le Parlement avait voté la confiance au gouvernement d'union nationale dirigé par Fouad Siniora. Et hier, pour la première fois depuis le départ des troupes syriennes du Liban en avril 2005, un président libanais était attendu en Syrie pour une visite officielle. Le chef de l'Etat, Michel Sleiman, arrivé en fin d'après-midi à Damas, devait évoquer avec le président Bachar al-Assad tous les dossiers en suspens entre les deux pays. Quelques heures avant son départ, il a condamné l'attaque «terroriste», affirmant que les forces de sécurité «ne vont pas plier devant les tentatives visant à les terroriser».
Salafisme. Depuis plus d'un an, Tripoli est le théâtre de nombreux incidents sécuritaires. Ces derniers mois, les affrontements confessionnels entre les habitants de deux quartiers défavorisés de sa banlieue, l'un sunnite et l'autre alaouite (une branche de l'islam chiite), ont fait plus d'une vingtaine de