Ce n'est plus seulement une humiliation pour la Géorgie, mais un sérieux défi lancé aux Etats-Unis et à l'Union européenne. L'armée russe a continué ce week-end à parader à sa guise en territoire géorgien (lire reportage ci-contre), creuser des tranchées, piller les arsenaux géorgiens ou installer ses postes de contrôle sur les routes, cinq jours maintenant après l'accord de cessez-le-feu négocié la semaine dernière par Nicolas Sarkozy à Moscou. Le président français a dû une nouvelle fois décrocher son téléphone dimanche pour prévenir son homologue russe Dmitri Medvedev des «conséquences graves» qu'aurait le non-retrait des forces russes de Géorgie, prévu par leur accord. La Russie commencera son retrait «dès demain» (c'est-à-dire aujourd'hui), «en milieu de journée», a répondu Dmitri Medvedev à Sarkozy. Aucune date butoir ni limites géographiques précises n'ont toutefois été convenues, ce qui laisse encore une belle marge à l'armée russe pour poursuivre sa démonstration de force.
Invectives. L'armée russe restera «aussi longtemps qu'il le faudra», a prévenu samedi encore le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rappelant que ces «mesures supplémentaires de sécurité» étaient prévues par l'accord Sarkozy-Medvedev conclu mardi dernier. En traînant autant les pieds, la Russie se permet une double provocation : les Etats-Unis, principal soutien de la petite Géorgie, se sont montrés comme un bien piètre allié, incapable de faire quoi