Sachant le combat perdu d’avance, il a jeté l’éponge. Ce lundi, Pervez Musharraf a démissionné de son poste de président du Pakistan. Et ce, à la veille du lancement d’une procédure de destitution par la coalition gouvernementale qui avait juré de l’évincer du pouvoir.
Au sommet de son impopularité, l’ancien membre des commandos d’élite, arrivé à la tête de la seule puissance nucléaire militaire avérée du monde musulman en octobre 1999, à la faveur d’un putsch sans effusion de sang, a finalement cédé face à ses adversaires politiques.
Face aussi à la faiblesse des soutiens que lui ont témoignés ces derniers temps l’armée et, surtout, les Etats-Unis, dont il était jusqu’alors l’allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme» islamiste.
«Je laisse mon avenir dans les mains du peuple»
Ces derniers lui reprochaient de plus en plus de n’avoir pas su efficacement lutter contre la présence d’Al-Qaeda et des talibans dans les zones tribales du nord-ouest du pays.
«Après avoir considéré la situation et consulté divers conseillers en droit et alliés politiques, sur leurs conseils, j’ai décidé de démissionner», a déclaré le chef de l’Etat dans un discours télévisé à la Nation.
«Je laisse mon avenir dans les mains du peuple», a-t-il ensuite lâché, la mine très sombre, au terme d’un discours dans lequel il a âprement défendu son bilan et accusé la coalition gouvernementale, l’ancienne opposition sortie vainqueur des législatives de février, de saper les fondements de la Répu