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Libération
Reportage

A Gaza, le gachis des terres libérées

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par Paul AKIM
publié le 19 août 2008 à 4h39

Correspondance à Gaza. Les étendues sablonneuses du Goush Katif sont toujours en friche. Des anciennes colonies de Gaza ne subsistent que les vestiges des postes militaires, blocs de béton et tourelles métalliques abandonnés par les soldats israéliens. Entre les dunes, des recrues de la branche armée du Hamas à l'entraînement font claquer des rafales de fusils-mitrailleurs. Trois ans après le départ des quelque 8 000 colons juifs, le programme des Nations unies pour le développement (Pnud) termine seulement d'évacuer les milliers de tonnes de gravats laissées par les bulldozers israéliens.

Cadenassé. Hormis une branche de l'université Al-Aqsa, installée sur les décombres de l'ancienne colonie de Neve Dekalim, le «nouveau Gaza» qui promettait de sortir des sables n'a pas vu le jour. Sur le site des deux villes nouvelles financées par l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, près de Khan Younès et de Rafah, les travaux se sont arrêtés. Ciment, briques, acier, ne rentrent plus dans Gaza, cadenassé depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas, en juin 2007. «En tout, nous avons 93 millions de dollars [63 millions d'euros] de projets suspendus, simplement parce que nous ne pouvons pas faire rentrer les matériaux de construction», confirme Sébastien Trives, directeur adjoint pour la bande de Gaza des opérations de l'Unrwa, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens.

Dans son bureau du ministère de l'Agriculture, le chef du «département des terres l