De notre correspondante à Kiev. La crise géorgienne a fait rebondir la guerre des chefs en Ukraine, l'autre république ex-soviétique qui lorgne vers l'Occident. Il y a quatre ans, Ioulia Timochenko se battait sur la place de l'Indépendance à Kiev, contre un régime prorusse et sclérosé, aux côtés de Viktor Iouchtchenko. Aujourd'hui chef du gouvernement, elle est accusée de haute trahison et de corruption par le secrétariat présidentiel, autant dire le porte-flingue de Viktor Iouchtchenko.
Silence. Ioulia Timochenko est soupçonnée d'avoir touché un milliard de dollars en échange de la bienveillance de son gouvernement vis-à-vis de Moscou, et son silence dans le conflit géorgien. Elle aurait, toujours selon cette source, regroupé autour d'elle l'ancienne garde prorusse du pays, des oligarques proches du clan au pouvoir avant la révolution orange. Ces hommes d'affaires auraient eu pour mission d'organiser depuis Moscou la victoire de l'actuelle Premier ministre à l'élection présidentielle prévue dans un an. A la tête de ce «cabinet de l'ombre», on retrouve Viktor Medvedchuk, l'ancien bras-droit de Leonid Koutchma, l'ex-président ukrainien prorusse contre lequel Ioulia Timochenko et Viktor Iouchtchenko se sont battus en 2004.
Baptisé «projet Timochenko» par l'entourage présidentiel, cette théorie semble bien construite, mais peu étayée. «Ces accusations ne s'appuient sur rien, explique Viktoria Savostianova, analyste politique au sein de l'institut Gorshenin. Aucu