Le feu vert est insidieusement venu de Washington le 7 août. Une procédure de destitution, lancée par la coalition gouvernementale au pouvoir au Pakistan contre le président Pervez Musharraf, serait une «affaire interne», estimaient alors les Etats-Unis. Définitivement lâché par ses principaux alliés sur la scène internationale, l'ancien membre des commandos d'élite arrivé à la tête du pays lors d'un putsch sans effusion de sang en octobre 1999, mais grand perdant des élections législatives de février, était en sursis.
Epreuve de force. Il a finalement rendu les armes hier, en annonçant sa démission au cours d'un discours télévisé. «Après avoir considéré la situation et consulté divers conseillers en droit et alliés politiques, j'ai décidé de démissionner», a déclaré le Président et ancien chef d'état-major des armées qui avait troqué l'uniforme pour le costume civil en novembre 2007. «Je laisse mon avenir dans les mains du peuple», a-t-il ensuite assuré, non sans avoir âprement défendu son bilan et accusé la coalition gouvernementale - l'ancienne opposition sortie vainqueur des législatives - de saper les fondements de la République islamique du Pakistan (160 millions d'habitants). Dans les grandes villes du pays, des groupes d'hommes sont descendus dans les rues en chantant des slogans hostiles au Président.
Depuis la formation du gouvernement de coalition, en mars dernier, entre le Parti du peuple pakistanais (PPP) d'Asif Ali Zardari, veuf de l'ancienne