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Libération
Reportage

Guerre des nerfs en zones occupées

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publié le 20 août 2008 à 4h40

Envoyé spécial à Tbilissi. Une torpeur toute caucasienne pèse sur Igoeti. A la sortie du village, situé à quelque 30 km de Tbilissi,Nugzar est attablé tranquillement à la terrasse d'un café miteux, à quelques mètres à peine du check point installé dimanche par les soldats russes de la 42e division. Comme d'autres villageois, il est dubitatif face aux dizaines de Tbilissiens venus leur demander de partir. «Ici, on peut réunir 10 000 personnes en un clin d'oeil, dit-il. Mais on ne pourra rien faire devant la force.» Les villageois ont peur que les soldats russes se sentent «provoqués» et que la situation empire.

Rumeurs.Les rumeurs de pillage circulent plus vite que les chars. «Ils ont pillé le village des Azéris», dit-on à Kaspi, quelques kilomètres plus loin. Vérification faite, les Azéris de Mikel Tskaro n'ont vu des Russes que deux tanks et trois véhicules blindés en position dans un champ, à la sortie de Kaspi. «La situation est calme pour l'instant, reconnaît Badri, mais on ne peut pas se fier aux Russes. Quand on les voit, on sent qu'ils sont là pour rester.»

Les soldats russes du check point d'Igoeti discutent le bout de gras avec les manifestants, pendant que les officiers exposent leurs théories sur le conflit et sur le mal que les Etats-Unis ont fait aux Géorgiens. Les échanges se font en russe. «Arrêtez de me parler de cette occupation ! Vous disiez que Tskhinvali était à vous, et vous avez voulu tous les tuer, c'e