Une semaine après la conclusion d'un accord de cessez-le-feu sur le papier, le simulacre de retrait russe de Géorgie a fini par lasser l'Otan, qui a sommé Moscou d'accélérer un mouvement sans cesse promis et sans cesse retardé. «Nous avons décidé que nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n'était [business as usual]», ont souligné les ministres des Affaires étrangères des 26 pays de l'Otan, en réunion extraordinaire à Bruxelles sur la situation en Géorgie, après avoir constaté que l'alliance «n'a aucun signe de retrait russe de Géorgie» pour le moment. Le Pentagone a fait la même constatation, alors que l'armée russe organisait le départ très médiatisé d'une première colonne de sept blindés et de trois chars vers la Russie.
Présent à la réunion de l'Otan à Bruxelles, le ministre français Bernard Kouchner a lui--même cessé de se dire optimiste : «Nous sommes très déçus puisque malgré les promesses qui nous ont été faites, il n'y a pas de retrait de troupes.» Le président Nicolas Sarkozy prévoit pour une énième fois de téléphoner à Dmitri Medvedev. Mais personne ne se fait d'illusions. «Le retrait se fera au fur et à mesure du retour effectif des forces géorgiennes à leurs bases permanentes et du renforcement des positions des forces de maintien de la paix. Je pense que cela prendra trois ou quatre jours», a renchéri hier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Moscou comprend que l'Otan ne hausse que le ton sans prendre de mesures fo