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Libération

Jours sanglants dans l'attente d'un président

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publié le 22 août 2008 à 4h42

Pendant les tractations politiciennes entre les frères ennemis de la coalition gouvernementale pour tenter de trouver un successeur au président démissionnaire Pervez Musharraf, les massacres se poursuivent au Pakistan. Hier, un double attentat-suicide devant la principale usine militaire d'armement, à une trentaine de kilomètres de la capitale Islamabad, a fait au moins 64 morts et une soixantaine de blessés. La plupart des victimes sont des ouvriers civils de l'usine. Il s'agit du second attentat depuis lundi, jour de la démission du général-président longtemps considéré comme l'allié clé des Etats-Unis dans leur «guerre contre le terrorisme». Le même jour, un kamikaze avait tué 30 personnes dans un hôpital du sud-ouest du pays.

Ces attaques s'inscrivent dans la vague d'attentats perpétrés par des combattants proches d'Al-Qaeda et des talibans qui a fait plus de 1 200 morts au cours des quinze derniers mois. Les deux mouvements avaient décrété la «guerre sainte» (jihad) au chef de l'Etat après qu'il eut ordonné en juillet 2007, le sanglant assaut contre la Mosquée rouge d'Islamabad, où s'étaient retranchés des centaines d'islamistes armés.

Or le nouveau gouvernement issu des élections législatives de février dernier, pourtant hostile à Musharraf et allié à des partis religieux, a lui aussi lancé une offensive dans les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan, bastion des talibans et des combattants d'Al-Qaeda. Selon l'armée, l'opération aur