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Libération
Reportage

L'indépendance à marche forcée

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publié le 22 août 2008 à 4h41

Envoyée spéciale à Soukhoumi. «Allez, vous allez dire qu'il y a 50 000 personnes, puis vous direz même 70 000.» Devant le grand rassemblement pour demander la reconnaissance internationale de l'Abkhazie, les officiels plaisantaient hier avec leurs journalistes maison. Peu importe que la «place de la Liberté» de Soukhoumi, qui peut contenir 5 000 à 7 000 personnes, n'ait même pas été très pleine. Les dirigeants de la petite République indépendantiste étaient convenu avec Moscou d'un «congrès populaire» demandant à la Russie de reconnaître l'indépendance de cette petite province géorgienne, autoproclamée depuis 1992. Et les images, déjà retransmises dans le monde entier, montreront que le peuple abkhaze s'est rassemblé, avec drapeaux abkhazes, russes ou ossètes, et banderoles clamant : «La Russie, garante de notre sécurité», «Gloire aux forces de paix russes».

Ruines. Quelques heures plus tard, les Ossètes faisaient de même à Tskhinvali. Le président russe, Dmitri Medvedev, qui pour la première fois le 14 août a promis de «soutenir» et «garantir dans le monde»«toute décision prise par les peuples d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie», peut maintenant se targuer d'un mandat populaire pour reconnaître l'indépendance des deux provinces géorgiennes. Parmi la foule rassemblée hier à Soukhoumi, «espoir» est le mot qui revient le plus souvent.

Après l'offensive ratée de la Géorgie en Ossétie, jamais les chances n'ont semblé si grandes