Signera ou signera pas ? Pour changer des parades de tanks en Géorgie, le Kremlin a imaginé un nouveau thriller qui, à n'en pas douter, va encore faire transpirer les diplomates occidentaux : Moscou fait savoir qu'elle est maintenant sur le point de reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, les deux provinces de Géorgie qui ont fait sécession, depuis 1992 déjà, avec son soutien. Les deux chambres du Parlement russe ont été convoquées hier en session extraordinaire d'urgence pour voter un appel en ce sens au Président Medvedev. Lequel a déjà fait savoir, le 14 août, qu'il «soutiendra» et «garantira» toute décision des habitants des deux républiques rebelles. De là à ce que Dmitri Medvedev signe bien la reconnaissance des deux républiques, «il reste pourtant une grande marge», nous confiait la semaine dernière le ministre abkhaze des Affaires étrangères, Sergueï Chamba.
Tout en soutenant depuis plus de seize ans ces deux provinces séparatistes, la Russie s'est toujours bien gardée de reconnaître leur indépendance, qui la mettrait en infraction avec toutes les résolutions de l'ONU garantissant l'intégrité de la Géorgie. Le plus vraisemblable est que le Kremlin entretienne encore quelque temps le suspense pour monnayer sa retenue lors des négociations en cours à l'ONU et avec l'Union européenne. Mais pour la première fois dans ce conflit, la Russie semble réellement prête à sauter le pas : «Tskhinvali [la capitale de l'Ossétie du