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Libération
Reportage

Des milliers de royalistes assiègent le gouvernement

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publié le 27 août 2008 à 4h44

Au pied de l'élégant bâtiment de style baroque où travaille habituellement le Premier ministre thaïlandais, environ 4 000 manifestants antigouvernementaux ont étendu des nattes et s'apprêtent à passer la nuit. Des drapeaux nationaux sont plantés dans la pelouse manucurée. Suspendue entre deux réverbères, une banderole réclame «la restitution au peuple de la Compagnie nationale de téléphone». Un peu plus loin, une autre proclame : «Nous luttons pour la nation, la religion et le roi.» Ces manifestants sont membres de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD). Ce rassemblement hétéroclite cherche, depuis mai, à faire tomber le gouvernement de Samak Sundaravej, dominé par des alliés de Thaksin, l'ex-Premier ministre déchu et poursuivi pour corruption.

«Gang de rue». Dans un coin gisent les grilles de l'enceinte défoncée quelques heures plus tôt par les protestataires. A l'entrée, une escouade du service d'ordre très militarisé - casqués, vêtus de noir et drapeaux sur l'épaule - défile en cadence. Le «peuple» a pénétré de force dans l'enceinte de la Maison du gouvernement, sous le regard impuissant des policiers. Plus tôt dans la journée, les manifestants avaient également occupé une chaîne de télévision et les locaux de plusieurs ministères, avant de se rassembler en soirée aux abords du siège du gouvernement. L'ultimatum lancé aux protestataires par le ministre de l'Intérieur de quitter les lieux avant 18 heures (13 heures à Paris) n'a pas eu d'effet.

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