Kalma est le plus grand camp de déplacés au Darfour, probablement le plus important rassemblement au monde de personnes vulnérables et sous perfusion humanitaire. Un bidonville de près de 90 000 habitants, à une quinzaine de kilomètres de Nyala, la capitale provinciale du Sud-Darfour. Lundi, l'armée et la police soudanaises ont attaqué la partie orientale du camp, tuant au moins 32 personnes, selon une source onusienne, et faisant plusieurs dizaines de blessés. Le bilan des violences est très variable selon les sources, allant de douze blessés - cinq policiers et sept déplacés -, selon l'agence officielle soudanaise, à 86 morts et 200 blessés, selon des représentants des déplacés. La tension restait très forte hier soir à Kalma, alors que les forces soudanaises encerclaient le camp.
Fouille. Tout a commencé lorsque les forces de l'ordre soudanaises, venues en masse selon les déplacés, ont entrepris une vaste opération de fouille à la recherche d'armes et de rebelles. Selon les autorités, les résidents du camp auraient ouvert le feu les premiers. Selon les déplacés, ce sont les forces de l'ordre qui auraient tiré sur la foule des civils, pour qui cette intrusion est une provocation.
La confrontation est en effet explosive. Tous les habitants de Kalma ont été chassés de leurs villages par les exactions de l'armée soudanaise ou des milices paragouvernementales, les jenjawids. Ils appartiennent très majoritairement à l'ethnie four, ainsi qu'au groupe zaghawa, dont sont issus les m