Envoyé spécial à Denver S'il cherchait une consécration, Barack Obama n'aurait pu imaginer meilleur scénario. En moins de quarante huit-heures à Denver, le sénateur de l'Illinois, encore inconnu sur la scène politique nationale il y a quelques mois, a réussi à rallier à sa cause les deux plus puissantes dynasties de la planète démocrate, les Kennedy et les Clinton.
Alors que la Convention démocrate avait commencé sous des auspices d'amertume et de division, Hillary Clinton a choisi l'apaisement mardi soir. «Obama est mon candidat et doit être notre président», a-t-elle lancé à l'adresse de ses partisans qui rechignaient depuis des semaines à se ranger derrière leur adversaire des primaires. «C'est un moment historique, commentait une déléguée de Virginie occidentale. Une nouvelle ère s'ouvre au parti démocrate, l'ère de Barack Obama.»
Poids lourds. Pour Barack Obama en tout cas, le ralliement d'Hillary Clinton, même aux forceps, marque l'aboutissement d'une stratégie élaborée depuis longtemps. Bien avant l'annonce de son entrée dans la course à la Maison Blanche, en février 2007, ses conseillers avaient conscience que, sans le soutien d'un grand nombre de poids lourds démocrates, leur candidat n'aurait aucune chance de l'emporter lors d'éventuelles primaires contre la sénatrice de New York.
Ils estimaient, ensuite, qu'Hillary Clinton n'aurait d'autre choix que de rejoindre leur camp. Très vite, le sénateur de l'Illinois avait multiplié les contacts avec Ted