Depuis qu'elle a procédé à son premier test atomique le 9 octobre 2006, la Corée du Nord souffle le chaud et le froid sur son programme nucléaire. Mardi, elle a annoncé qu'elle gelait le démantèlement de ses installations nucléaires et s'est attirée les critiques des Etats-Unis. En l'absence de tout protocole confirmant que l'enrichissement de l'uranium n'a pas repris, Washington a décidé de laisser Pyongyang sur la liste des Etats soutenant le terrorisme. Professeur au département d'études nord-coréennes à l'université de Corée, Ho-Yeol Yoo analyse ce nouveau revirement.
Pourquoi la Corée du Nord a-t-elle annoncé vouloir cesser le démantèlement de ses installations nucléaires ?
Après avoir fait une série d'efforts, c'est une façon pour Pyongyang de mettre la pression sur l'administration Bush. Depuis 2006, la Corée du Nord a montré au monde qu'elle était capable de développer l'arme nucléaire en effectuant un test atomique. De facto, elle est entrée dans le club des puissances nucléaires. Elle a affirmé plusieurs fois vouloir être traitée comme telle. Les Etats-Unis refusent de rayer le nom de la Corée du Nord de la liste noire des Etats soutenant le terrorisme, comme cela était pourtant prévu. George W. Bush lui-même s'y était engagé. Logiquement, le retrait de cette liste aurait dû avoir lieu le 11 août. Mais les Américains exigent de nouvelles garanties et des explications plus détaillées du mécanisme utilisé pour démanteler les installations. Washington souhaite une vérif