Menu
Libération
Reportage

«Les plus pauvres trinquent en premier»

Article réservé aux abonnés
publié le 29 août 2008 à 4h46

Envoyés spéciaux à Denver A gauche de l'autoroute, des lotissements de dizaines de maisons vides ; à droite, des centres commerciaux inoccupés. Denver aussi commence à ressentir les effets du ralentissement de l'économie américaine, qui s'est traduit depuis un an par une hausse du chômage, une raréfaction du crédit, une baisse de la consommation et l'effondrement de l'immobilier. Loin devant l'Irak, l'économie est devenue le sujet d'inquiétude numéro 1. Les partis démocrate et républicain affichent leur capacité à «remettre le pays sur la bonne voie».

«Idiot». Pour Barack Obama, il est essentiel de courtiser les voix de ceux qui sont les plus touchés par la crise : les classes moyennes et les cols bleus notamment, ces ouvriers qui ont de plus en plus de mal à faire le plein de leurs voitures. Mardi, son épouse Michelle et son colistier, Joe Biden, ont tenu à Denver une table ronde pour évoquer le sort des femmes qui doivent prendre un second emploi pour joindre les deux bouts. Et, aujourd'hui, l'économie devrait être le thème central du discours qu'il doit prononcer devant la Convention. «C'est bien simple, déplore Janet Kordiak, une agent immobilier de Denver, ici, le prix des habitations a chuté de moitié en l'espace d'un an.» Depuis des mois, elle a plusieurs maisons sur les bras qu'elle ne parvient pas à vendre. En bonne professionnelle, elle ne dramatise pas : «C'est la conjoncture, les affaires reprendront bientôt et je m'en sortirai.»

D'aut