Envoyé spécial à Mineapolis «On souhaite bonne chance à Sarah Palin, mais pas trop», ironisait, hier, un conseiller d'Obama, s'amusant de la candidate républicaine à la vice-présidence. Après la surprise, vient le temps des questions. John McCain, en choisissant cette chasseuse de caribous, a-t-il relancé la course à la Maison Blanche après une convention démocrate unie et réussie et avant la Convention républicaine, troublée par Gustav ?
Mépris. Gouverneure depuis dix-huit mois seulement d'un Etat qui n'est guère qu'un «igloo extra-large», selon la formule de Maureen Dowd, chroniqueuse au New York Times, Sarah Palin détonne. Et en dit long sur la manière de diriger qu'aurait un président McCain. En voie de normalisation depuis sa nomination, ce dernier a tenté de recouvrer sa réputation d'enfant terrible de la politique américaine qui attire les médias et, plus important, les électeurs indépendants. Personne ne s'attendait à ce choix d'une jeune femme de 44 ans dont la plus longue expérience de gouvernement consiste à avoir géré Wassila, une banlieue d'Anchorage, et avoir fait construire une patinoire.
Dimanche, plusieurs éditoriaux dans les journaux d'Alaska doutaient des qualités de leader national de leur gouverneure. Le candidat McCain, malgré ses 72 ans, passe pour traiter avec mépris la fonction de vice-président, tout juste bon à assister aux obsèques des grands de ce monde. Il reste qu'avec Palin, il aura du mal à répéter sa ligne d'attaque