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Libération

Le prix des excuses italiennes à la Libye: plus de pétrole et moins de clandestins

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publié le 1er septembre 2008 à 4h49

De notre correspondant à Rome Pour rendre la rencontre plus conviviale, il est arrivé, samedi, à Benghazi avec la photo de son petit-fils et, dans la soute de son avion, la Vénus de Cyrène, la statue romaine raflée il y a près de cent ans par des archéologues italiens. Mais sous la tente du colonel Muammar al-Kadhafi, Silvio Berlusconi a surtout sorti de sa poche un chèque de 5 milliards de dollars en forme d'indemnités pour clore le contentieux post-colonial avec la Libye avant de déclarer: «Après les moments tragiques de l'occupation italienne et au nom du peuple italien, je me sens en devoir de présenter mes excuses et de manifester notre douleur pour ce qui s'est passé il y a tant d'années».«L'Italie s'excuse pour les massacres, les destructions et la répression contre le peuple libyen durant l'occupation coloniale», a salué en retour Kadhafi qui depuis des années exigeait un acte solennel de contrition de la part de l'ancienne puissance coloniale présente en Tripolitaine et Cyrénaïque de 1911 à 1943.

«Martyrs». Déjà en 1999, le président du Conseil de l'époque, le démocrate de gauche Massimo D'Alema avait demandé pardon pour les «martyrs de notre violence», à savoir près de 100 000 victimes libyennes. L'année précédente, un premier document bilatéral avait même été élaboré pour mettre un terme aux rapports difficiles entre les deux pays. Mais au-delà des paroles, le colonel Kadhafi exigeait, auprès des gouvernements italiens successifs, des réparatio