De notre correspondante à Moscou «Nous allons devoir demander à l'Europe ou l'Amérique qu'ils nous détachent de la Russie.» L'opposition ingouche a menacé d'ouvrir un nouveau front au Caucase, après la mort de son leader, Magomed Evloïev, tué dimanche dans une voiture de police, d'une balle dans la tête. «Si nous sommes indésirables pour ce pays,alors nous ne savons plus que faire», a menacé Magomed Khazbiev, compagnon de route du leader tué.
Dimanche, il était allé accueillir son ami à l'aéroport de la République autonome d'Ingouchie, située entre la Tchétchénie et l'Ossétie du Nord. Avec d'autres sympathisants, il a observé, impuissant, comment un cortège d'une demi-douzaine de voitures, remplies de policiers en armes, et dirigé par le ministre local de l'Intérieur, est venu arrêter l'opposant dès sa descente d'avion. Quelques kilomètres plus loin, la police a ensuite déposé le corps de Magomed Evloïev à l'hôpital de Nazran, la tête transpercée d'une balle. La police ingouche prétend que l'opposant aurait été tué par accident, après avoir tenté de s'emparer d'une arme dans la voiture. Ses amis dénoncent un «assassinat prémédité».
Ancien procureur, fondateur du site d'information Ingushetia.ru, Magomed Evloïev était un opposant radical au régime de terreur que fait régner le président, Mourat Ziazikov, ancien général des services secrets nommé en 2002 par Vladimir Poutine à la tête de cette république de la Fédération de Russie. Il réclamait la dém