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Libération

Les Américains se retirent de l'enfer d'al-Anbar

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publié le 2 septembre 2008 à 4h50

Pour les soldats américains engagés en Irak, la province d'al-Anbar, qui fut la première des dix-huit provinces irakiennes à se soulever, a longtemps été synonyme de l'enfer. L'US Army y a perdu depuis 2003 plus de 1 300 hommes, soit le tiers des «boys» tombés en Irak. En 2004, elle dut s'y prendre à deux fois pour mâter la ville de Fallouja, l'un des principaux fiefs d'Al-Qaeda en Irak, tombée entre les mains des insurgés. Aujourd'hui, grâce au retournement de plusieurs tribus, à la lutte sanglante qu'elles ont menée contre les groupes liés à Al-Qaeda, à la mort de son leader pour l'Irak, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, la sécurité s'est nettement améliorée dans cette province essentiellement désertique de 138 000 km2, limitrophe de la Syrie, la Jordanie et l'Arabie Saoudite. D'où la décision de l'état-major américain d'en remettre hier le contrôle aux forces irakiennes.

Jouant sur les symboles, la remise d'al-Anbar au pouvoir de Bagdad s'est faite le premier jour du ramadan. Ce retour dans le giron sécuritaire irakien est d'ailleurs symbolique puisque l'armée américaine y conserve des bases et 2 800 hommes - contre 37 000 en février. L'armée américaine demeure ainsi prête à intervenir si le gouverneur lui en fait la demande.

C'est la onzième des dix-huit provinces d'Irak à changer de main depuis juillet 2006 et la première à majorité sunnite. Les forces de sécurité irakiennes y comptent 37 000 hommes contre 5 000 il y a trois ans, selon les chiffres de l'US Arm