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Libération

L'état d'urgence accentue la crise politique en Thaïlande

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publié le 3 septembre 2008 à 4h50

L'état d'urgence a été décrété hier à Bangkok, quelques heures après de violents affrontements. Ces heurts ont fait au moins un mort et 44 blessés, dont trois par balles, chez les manifestants pro-gouvernementaux et les opposants. Premier ministre depuis huit mois, Samak Sundaravej a nommé le général Anupong Paojinda à la tête d'un comité spécial chargé de suspendre les libertés publiques et d'appliquer l'état d'urgence pendant «quelques jours». Depuis huit jours, le pouvoir peine à trouver une issue à des troubles qui prennent de plus en plus une tournure insurrectionnelle.

Quand est née cette crise et pourquoi dure-t-elle ?

Elle a débuté mardi dernier, quand plusieurs milliers de militants nationalistes, royalistes et syndicaux ont occupé une chaîne de télévision et plusieurs ministères avant de s'installer dans les locaux du Premier ministre. En fait, depuis mai, ces manifestants veulent la chute du gouvernement de Samak Sundaravej, qu'ils présentent comme l'homme de paille de Thaksin Shinawatra, l'ex-Premier ministre poursuivi pour corruption et abus de pouvoir. Le début des procès contre ce dernier et son épouse avait mobilisé au printemps les opposants au gouvernement. Et la contestation s'est cristallisée le 10 août, quand Thaksin a gagné Londres pour se dérober à la justice. «Cet exil a accentué le mécontentement des Thaïlandais envers celui qui se présentait comme le sauveur du pays, note Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse à Asia Centre. Ils se sont souve