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Analyse

Le Japon peine à tourner la page Koizumi

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par Francis TEMMAN
publié le 3 septembre 2008 à 4h50

Nommé Premier ministre en septembre 2007 avec 60 % d'opinions favorables, Yasuo Fukuda, ex-bras droit du populaire et populiste Junichiro Koizumi (chef du gouvernement de 2001 à 2005), devait être l'homme de la situation. Après les onze piteux mois au pouvoir du défaillant Shinzo Abe, il allait rétablir la confiance et la croissance. Il n'en a rien été.

Lundi soir, lors d'une conférence de presse quasi improvisée, Fukuda, 72 ans, a annoncé à son tour sa démission surprise, peu après avoir rencontré en tête-à-tête l'ultraconservateur Taro Aso. Agé de 68 ans, cet ancien ministre des Affaires étrangères aux positions nationalistes est le favori pour lui succéder. Ces derniers mois, Yasuo Fukuda aura surtout brillé par son absence d'autorité et de charisme. La semaine passée, moins de 30 % des Japonais lui accordaient encore leur confiance. Outre son alignement inconditionnel sur Washington, Yasuo Fukuda s'est illustré par son impuissance à gérer l'économie et surtout à réformer les dossiers chauds menaçant les équilibres d'un Japon surendetté (retraites, couverture sociale, crise des crédits immobiliers à risque venue des Etats-Unis, etc.)

Marionnette. A son actif, on lui doit néanmoins d'avoir sensiblement amélioré les relations nippo-chinoises, ternies sous Koizumi. Au grand dam des partisans de la cause tibétaine. Enième marionnette d'un Parti libéral démocrate (PLD, conservateur) tout puissant, qui gouverne quasi sans interruption depuis 1955, Yasuo Fukuda vient étoffer la li