De notre correspondante à Moscou. «L'Union européenne nous a offert une pause cigarette», titrait, hier, le quotidien populaire russe Moskovski Komsomolets. «L'Europe continuera à sucer notre pétrole et notre gaz», renchérissait son concurrent Tvoï Dien. Et le plus sérieux Izvestia, redevenue pro-Kremlin, triomphaient : «La question russe a divisé l'Europe», «L'UE n'a pas choisi le conflit avec Moscou».
Au lendemain du sommet extraordinaire consacré au conflit russo-géorgien, Moscou continuait hier de pavoiser, comme si sa diplomatie avait encore remporté un franc succès. Peut-être à juste titre : pour toute riposte au découpage du territoire géorgien entrepris par Moscou, l'Union européenne s'est contentée de reporter les négociations sur le nouveau partenariat avec la Russie. «Ce sommet a montré, comme on s'y attendait, que l'Europe ne sait pas quoi faire contre nous, se réjouit Vitali Ivanov, vice-président du Centre de conjoncture politique, une officine proche du Kremlin. La seule menace qui pourrait être dangereuse pour nous, ce serait qu'on refuse d'acheter notre pétrole et notre gaz. Cela n'a pas été fait, et ne peut d'ailleurs pas l'être.»
Report. Le ministère russe des Affaires étrangères a dit «regretter» la suspension des négociations sur le partenariat, mais a aussitôt relativisé sa peine : «Ces deux dernières années, Moscou est habitué aux obstacles artificiels dans ces négociations», a ajouté le ministère, rappelant que