La situation de Total est un bon baromètre des relations franco-syriennes. Au printemps 2004, le refus par Damas d'octroyer un contrat au pétrolier français avait mis Jacques Chirac dans une colère froide contre le jeune président syrien, Bachar al-Assad, pour qui il estimait s'être dévoué sans compter sur la scène internationale. Alors que Nicolas Sarkozy doit se rendre pour la première fois aujourd'hui et demain en Syrie, l'Elysée a fait savoir que Total signerait probablement cette semaine des contrats d'extension de ses périmètres d'exploitation en Syrie. Non que Damas soit une puissance pétrolière, mais plus qu'ailleurs, chaque geste y est chargé de sens.
La visite «politique» du chef de l'Etat français fait suite à la venue de Bachar al-Assad à Paris pour le sommet inaugural de l'Union pour la Méditerranée et au défilé du 14 juillet le lendemain. Une page a bel et bien été tournée entre les deux pays après quatre ans de boycott, de bras de fer et d'accusations réciproques, notamment sur l'assassinat du Libanais Rafic Hariri, ami personnel de Chirac.
Sarkozy entend poursuivre sa politique d'ouverture à Damas, en échange d'une action jugée «stabilisatrice» au Liban. Paris veut pousser le processus de «normalisation» syro-libanais, lancé cet été avec l'établissement de relations diplomatiques, notamment sur le dossier des Fermes de Chebaa, occupées par Israël, et la sécurisation de la frontière. Surtout, le président français participera à un sommet quadripart