Menu
Libération

Les Géorgiens désirent l'Europe mais rêvent d'Otan

Article réservé aux abonnés
Géorgie.
publié le 4 septembre 2008 à 4h52

Envoyée spéciale à Tbilissi. Le sommet de Bruxelles a réconforté la Géorgie, qui veut croire en son destin européen. La déclaration de Bruxelles, explique le vice-ministre des Affaires étrangères, Giga Bokeria, est «le signal que les récents événements n'ont pas éloigné la Géorgie de l'Europe, mais qu'au contraire elle va pouvoir reprendre sa place dans un espace dont elle a été mise à l'écart de force, et non pas de son propre choix, tout au long de son histoire». Mais si elle ambitionne de rejoindre un jour les Vingt-Sept, la Géorgie est cependant essentiellement préoccupée de sa sécurité. «La route de l'Europe passe par l'Otan», souligne le vice-ministre, un des acteurs cruciaux de la révolution des Roses.

Roi Soleil.Pour un Balkanique, entrer dans l'Europe, c'est voyager librement, sans visa, et éventuellement travailler dans un pays riche. Pour un Géorgien, plus attaché à son terroir, c'est d'abord s'émanciper de l'enlacement mortel de l'ours russe. «L'Europe a toujours représenté pour la Géorgie une alternative à un cauchemar russe qui dure depuis trois cents ans», explique Rati Amaglobeli, un poète de la jeune génération. Mais ce désir d'Europe est un désir déçu. Chaque intellectuel se fait fort de raconter comment la Géorgie chrétienne, aux prises avec l'Empire ottoman et la Perse, a dépêché, au XVIIe siècle, un ambassadeur auprès de Louis XIV pour solliciter son aide, mais a échoué à convaincre le Roi Soleil vieillissant. Privée d'alternative, e