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Libération

Les autonomistes à l'attaque

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publié le 12 septembre 2008 à 4h58

Envoyé spécial à Santa Cruz Vitres brisées, installations détruites et matériel brûlé dans la rue : les administrations publiques de Santa Cruz, région la plus riche de Bolivie et fief des opposants au président Evo Morales, subissent depuis mardi la furie des militants autonomistes. «Nous ne voulons pas des communistes ici», explique Ariel Rivera, étudiant en droit et chef de la garde d'honneur de l'Union juvénile de Santa Cruz (UJC), organisation radicale de droite qui revendique plusieurs milliers de membres dans la région. Le cheveu court, il porte à la main un lourd bâton et se couvre le visage d'un masque de coton pour se protéger des gaz lacrymogènes lancés par les militaires. Sur son téléphone mobile, il montre une carte tronquée de la Bolivie où seules apparaissent cinq régions sur neuf, celles dirigées par l'opposition de droite : «Ça, c'est mon pays.» Autour de lui, les jeunes militants de l'UJC balancent des pierres et des pétards vers les édifices publics du centre-ville en criant «Autonomie !» et «Indépendance !». Face à eux, les militaires, peu nombreux, abandonnent un à un les différents bâtiments qu'ils étaient censés protéger.

Pouvoir central. Les institutions attaquées illustrent les griefs faits au pouvoir central : sièges régionaux des impôts, des douanes, du ministère du Travail, de l'entreprise de télécommunications récemment nationalisée Entel, ou encore l'Institut national de réforme agraire, honni par les grands propriétai