Est-ce la première étape d'un nouveau départ ? Ou un marché de dupes destiné à alléger la pression de la communauté internationale sur le Zimbabwe ? Le pouvoir et l'opposition zimbabwéenne se sont mis d'accord sur un partage du pouvoir, a annoncé, jeudi soir, le président sud-africain, Thabo Mbeki, médiateur dans la crise politique qui déchire ce pays d'Afrique australe. Les détails du compromis devraient être connus lundi, à l'occasion de la cérémonie de signature de l'accord.
Légitimité. Le président Robert Mugabe, à la tête du pays depuis l'indépendance, en 1981, conserve le pouvoir malgré les fraudes et violences du printemps dernier, qui ont conduit l'opposition à boycotter le second tour de l'élection présidentielle, alors qu'elle avait remporté le premier. Morgan Tsvangirai, principal opposant à Mugabe, deviendra Premier ministre puisqu'il dispose d'une majorité à l'Assemblée. Le MDC, de Tsvangirai et ses alliés disposeraient de 16 portefeuilles, contre 15 à la Zanu-PF, le parti de Mugabe. Pour ménager les susceptibilités, Tsvangirai dirigerait le gouvernement, tandis que Mubage devrait présider un cabinet restreint dit «de sécurité». Le chef de l'Etat devrait aussi conserver le contrôle de l'armée.
Ce pouvoir à double commande laisse présager de nombreuses frictions entre deux adversaires politiques qui ne se reconnaissent aucune légitimité respective. Mais Tsvangirai comme Mugabe sont condamnés à la réussite s'ils veulent sortir le pays du gouffre dans lequel l'a plon