De notre correspondant à Rome. En catimini, Silvio Berlusconi retourne à la maison de passe. Le gouvernement italien a en effet approuvé, en fin de semaine dernière, en Conseil des ministres, un tour de vis législatif contre la prostitution dans les lieux publics, qui pourrait entraîner la réouverture de facto des maisons closes. A l'initiative de Maria Carfagna, passée en quelques mois de mannequin sexy pour calendriers de camionneurs à ministre pour la Parité du cabinet Berlusconi, le Conseil des ministres a approuvé un texte qui sanctionne «les travailleurs du sexe» autant que les clients d'une amende de 200 à 13 000 euros et de 5 à 15 jours de réclusion. La mesure vise «toute personne exerçant la prostitution ou en profitant dans les lieux publics», à savoir rues, parcs ou bois. Les peines contre les proxénètes ont elles aussi été durcies. La ministre a justifié la mesure en expliquant «que la prostitution dans la rue est un phénomène qui provoque une grande préoccupation sociale et génère esclavagisme, exploitation de mineurs, viols et homicides».
Croisade. Il y aurait entre 50 000 et 70 000 personnes vivant de la prostitution dans la péninsule, dont un tiers d'étrangers. Le soir, les grandes artères aux abords des villes italiennes se transforment ainsi en lupanars à ciel ouvert, avec notamment des milliers de jeunes filles de l'Est, souvent très jeunes, qui offrent leurs charmes pour quelques euros.
Il y a déjà quelques semaines, des maires, notamm