Quels enseignements peut-on retirer de la réunion de l'Unasur (Union des nations sud-américaines) qui réaffirmé lundi son soutien à Evo Morales?
C’est d'abord une victoire pour Hugo Chávez et Evo Morales. Le soutien est appuyé, sans équivoque. Cette réunion vient confirmer à Hugo Chávez qu’il est possible en Amérique latine de construire une alliance politique et, pourquoi pas, militaire. Car c’est son objectif. C’est une porte ouverte à des discussions ultérieures sur une alliance militaire. Ensuite, ce qui est nouveau, c’est cette capacité de l’Amérique latine à résoudre ses problèmes, seule. On l’avait déjà vu, en mars dernier, lors du sommet du Groupe de Rio à Saint-Domingue (qui avait scellé la réconciliation entre l’Equateur, la Colombie et le Venezuela, une semaine après le déclenchement d’une grave crise, ndlr). La concertation politique en Amérique latine s’est améliorée, et leur diplomatie a mûri. C’est indéniable.
Comment expliquer ce durcissement diplomatique, avec expulsions croisées d'ambassadeurs, entre la Bolivie et le Venezuela d’un côté et les Etats-Unis de l'autre?
Ce durcissement diplomatique du Venezuela et de la Bolivie face aux Etats-Unis est à remettre dans un contexte de campagnes électorales. Evo Morales prépare son referendum sur la nouvelle constitution (le 7 décembre, ndlr) et la route est encore longue jusqu’à son approbation. L’année politique qui vient de s’écouler n’a pas