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Libération

Morgan Tsvangirai, un opposant qui vient de loin

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publié le 16 septembre 2008 à 5h02

De notre correspondante à Johannesburg. Premier ministre de Robert Mugabe : qui aurait pu le croire, il y a encore trois mois ? Sans doute pas lui. Morgan Tsvangirai, 56 ans, va gouverner un pays en perdition, le Zimbabwe, avec un chef d'Etat dont il a toujours dénoncé le régime despotique. Cet opposant a été victime, tout au long de ces dernières années, de multiples arrestations, de procès et de mauvais traitements. «Grosses joues», comme l'appellent ses compatriotes, a toujours été traité avec mépris par Mugabe. Le patron de l'opposition, un homme humble qui ne parle pas un anglais châtié et n'a pas terminé l'école, ne peut certes pas aligner les sept diplômes universitaires du Président. Mais Tsvangirai n'est pas homme à se laisser impressionner pour autant.

Coup d'éclat. Ancien mineur, il a une longue expérience du combat. C'est lui qui a entraîné, à partir de 1988, le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), dont il était secrétaire général, dans l'opposition. Malgré le harcèlement du régime, il se lance dans la politique en créant, en 1999, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Trois mois après, il réalise son premier coup d'éclat en faisant rejeter par référendum un projet de Constitution qui renforce les pouvoirs du président. Au pouvoir depuis 1980, Mugabe subit là sa première défaite.

Le chef de l'Etat se venge en soutenant l'invasion des fermes des Blancs et en accentuant la répression. Accusé par le pouvoir d'être la «marionnette des Brita