Menu
Libération

«Il n'y a pas de risque que Tzipi Livni confonde affaires et politique comme Olmert»

Article réservé aux abonnés
Alain Dieckhoff, directeur de recherche au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales, revient sur le parcours, la personnalité et les options politiques de Tzipi Livni, appelée à remplacer Ehud Olmert à la tête d'Israël.
par Recueilli par François Meurisse
publié le 18 septembre 2008 à 7h00

Pourquoi les militants du parti Kadima ont-ils majoritairement voté pour Tzipi Livni?

Ceux qui ont voté pour elle ont clairement voté pour une politique dans la lignée de celle d'Olmert et de Sharon, c'est-à-dire une ligne pragmatique, centriste. Ce sont souvent des personnes venues du Likoud, empreintes de nationalisme, mais qui, à la fin des années 90 et au début des années 2000, sont entrées dans une logique de compromis sur les territoires palestiniens. Son adversaire, Shaul Mofaz, est tenant d'une ligne plus dure, plus proche au point d'être indistincte de celle de Benyamin Netanyahou (ancien premier ministre et président du Likoud, ndlr) sur certains plans. La dimension sécuritaire est plus importante pour les adhérents qui ont voté pour lui.

Les adversaires de Tzipi Livni au sein même de son parti la décrivent comme une personnalité sans grand relief. Qu'en est-il vraiment?

Olmert n'avait guère de charisme, elle n'en a pas d'avantage. Mais elle a des qualités indéniables. Elle est décidée et quand elle a une ligne politique, elle s'y tient. Elle est adepte de la bonne gouvernance. A la différence d'Olmert, il n'y a pas de risque avec elle qu'elle confonde affaires et politique. Tout le monde s'accorde à dire qu'elle est intègre. Cela vient de son environnement familial, relativement austère (son père était le chef des opérations de l'Irgoun, une des organisations juives clandestines de la Palestine britannique