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Portrait

Tzipi Livni, le «parler vrai» à la tête du parti Kadima

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publié le 18 septembre 2008 à 5h04

De notre correspondante à Jérusalem Voix mesurée et posée, tailleurs stricts et toujours impeccablement coupés, maquillage minimal, discrétion sur sa vie privée : Tzipi Livni, largement élue hier soir (entre 47 et 49 % des suffrages, selon des sondages à la sortie des urnes) à la tête de Kadima, le parti au pouvoir, tranche sur l'exubérance verbale et le code vestimentaire, souvent relâché, de ses collègues. Cette image de sérieux, à la limite de la sévérité, et sa réticence notoire à accorder des interviews ou à commenter des faits d'actualité, servent d'arguments à ses détracteurs pour la présenter comme une gestionnaire dépourvue de charisme et de vision.

Mais pour les Israéliens, auprès desquels elle bénéficie d'une forte popularité, il s'agit d'autant d'indices que cette avocate de formation, âgée de 50 ans, mère de deux enfants, à la réputation d'intégrité sans faille, est capable d'imposer un nouveau style à la politique israélienne.

Discours réaliste. Livni a introduit «un régime strict et sans compromis. Ce régime est l'antithèse de la politique israélienne traditionnelle, chargée de symboles et d'images illusoires, de déclarations à l'emporte-pièce, de fausses promesses et d'engagements immédiatement bafoués», écrivait ainsi récemment Avirama Golan dans le quotidien Haaretz. Sur le dossier des négociations avec les Palestiniens, dont elle a fait une de ses priorités, Livni tient ainsi un discours réaliste. L'établissement d'un Etat palestinien est, pour