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Libération

Le tour de vis judiciaire de Zapatero

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publié le 19 septembre 2008 à 5h05

De notre correspondant à Madrid Sous la pression d'une opinion choquée par de récentes affaires retentissantes, le gouvernement Zapatero a annoncé un renforcement du code pénal, d'ici octobre, concernant deux types de criminels : les pédophiles et les terroristes. Une initiative précipitée, mais engagée de concert avec l'opposition de droite, avec laquelle les socialistes au pouvoir entretiennent pourtant des relations très conflictuelles.

Antécédents. Madrid va ainsi mettre en place un fichier recensant les pédophiles poursuivis ou condamnés. L'objectif est double : identifier immédiatement un pédophile ayant des antécédents judiciaires pour abus sexuels sur mineurs et faire en sorte que, après avoir purgé sa peine de prison, il ne puisse plus travailler au contact d'enfants ou d'adolescents de moins de 18 ans.

Il s'agit de calmer les esprits au moment où le pays se passionne pour l'affaire Mari Luz. Cette fillette de 5 ans a été assassinée en janvier par un pédophile, déjà condamné pour le meurtre de sa propre enfant mais qui, par négligence d'un juge, se trouvait en liberté depuis deux ans. Le magistrat impliqué dans cette affaire vient d'écoper d'une simple amende de 1 500 euros, provoquant la condamnation unanime des partis politiques espagnols, lesquels soupçonnent que le juge a été protégé par ses pairs.

Le futur code pénal prévoit, en outre, la possibilité d'une castration chimique des pédophiles, sur la base du volontariat, une mesure que nombre de criminologues jugent