Deux cargos en 24 heures. Soit les pirates somaliens ont très peur des menaces de Nicolas Sarkozy et profitent de leurs dernières semaines de liberté, soit ils se moquent comme d'une guigne d'avoir à leurs trousses une force aéronavale européenne promise pour décembre. Hier à l'aube, ils se sont emparés du Centauri, un navire grec avec 25 marins philippins à bord. La veille, ils avaient pris un cargo chinois, le Great Creation, avec 24 marins chinois et un commandant sri-lankais. Pour éviter les navires de guerre occidentaux qui patrouillent dans le golfe d'Aden, les pirates ont attaqué au sud de leur zone habituelle.
«Fast boats».Ces pirates, que l'on a tendance à voir comme une survivance d'un autre âge, sont tout le contraire d'aimables amateurs. Comme le relate Patrick Marchesseau, le capitaine du Ponant, dans son livre sur la prise d'otages qu'il a vécue en avril (1), les pirates sont organisés. Il a été pris par l'une des milices les plus puissantes, les Costiguards. D'après lui, ils seraient trois à quatre cents hommes, équipés d'armes automatiques et de lance-roquettes, en vente libre en Somalie, où la kalachnikov se négocie à moins de 100 dollars. Mais l'arme fatale des Costiguards, ce sont leurs fast boats, ces barques de pêche dotées de moteurs surpuissants achetés à Dubaï. Ils en auraient une centaine, ainsi qu'au moins une dizaine d'appâts et d'espions, des bateaux de pêche qui observent les proies ou feignent la panne, et un «bateau m