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Libération
Reportage

Sarah Palin réveille l'Amérique chrétienne

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publié le 19 septembre 2008 à 5h05

«Prions pour le sénateur McCain et la gouverneure Sarah Palin», entonne un pasteur en costume bleu nuit qui prend la parole sous le hangar de l'aérodrome de Youngstown (Ohio), où 5 000 militants républicains attendent le candidat à la Maison Blanche John McCain et la gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, qui brigue la vice-présidence. «Les Etats-Unis sont le pays le plus béni au monde, car Dieu a posé sa main dessus», prêche l'homme d'église avant un «Amen» très applaudi. «Les Erars-Unis sont la plus grande nation sur terre», renchérit un élu local en louant la faible fiscalité et la liberté individuelle. Une chanteuse de country-rock enchaîne avec l'hymne national, que l'assemblée écoute, immobile, la main droite sur le coeur. Puis c'est le serment au drapeau et la musique du film Rocky, parabole du boxeur persévérant. Sur ce rituel incontournable des meetings républicains - culte de «l'exceptionalisme américain» et foi dans la force pour résoudre les problèmes - se greffe ce jour-là une réalité plus inhabituelle : l'absence totale de Noirs dans la foule pourtant dense.

«Bébés». «De toute façon, cette fois, les Noirs voteront tous pour [le candidat démocrate] Barack Obama, parce qu'il est noir», dédramatise Debbie Weaver, une pathologiste d'une cinquantaine d'années qui porte un macaron «Nobama» («Non à Obama»). «Ce n'est pas que je refuse de voter pour un candidat noir, mais Obama, lui, est vraiment trop à ga