«Ce n'est pas le moment d'avoir des faiblesses de coeur» : même s'il ne les a pas nommés, l'avertissement de Gordon Brown était adressé aux militants travaillistes. Car le Premier ministre britannique veut resserrer les rangs : il va jouer sa tête lors du congrès annuel du New Labour, de samedi à mercredi. Il y a un an - même date, même occasion -, c'était pourtant encore l'euphorie autour de celui qui venait de remplacer Tony Blair à la tête du gouvernement. Mais, à peu près aussi charismatique qu'une boîte de baked beans - en comparaison en tout cas avec son prédécesseur -, multipliant les erreurs politiques - comme ses longues hésitations à convoquer des élections pour asseoir sa légitimité de chef du gouvernement -, Gordon Brown bat aujourd'hui des records d'impopularité. Et il entraîne dans sa chute le New Labour et ses élus, de plus en plus inquiets pour leurs sièges, alors que des élections générales doivent se tenir d'ici au printemps 2010.
Ere Thatcher. Le dernier sondage en date, jeudi, laisse les travaillistes à 28 points derrière les rivaux conservateurs, un score comparable aux débuts de l'ère Thatcher.
Les élections locales de mai ont été une défaite historique. Dans les projections en sièges, les travaillistes perdraient aujourd'hui plus de la moitié de leurs 346 députés à la Chambre des communes. S'ils ne remontent pas la pente, «la défaite pourrait être beaucoup plus cinglante encore», estime Patrick Dunleavy, professeur de sciences polit