Cela fait sept ans qu'Islamabad a été contraint par Washington de s'engager à ses côtés dans «la guerre contre la terreur». Sept ans pendant lesquels il n'aura été, de l'aveu de l'administration américaine, qui désormais intervient régulièrement à la place de l'armée pakistanaise dans les zones tribales, qu'un allié très médiocre, à qui on ne peut pas faire confiance. Sept ans aussi au cours desquels le prix à payer pour la population pakistanaise et ses élites n'a cessé de s'élever. L'explosion, qui a frappé samedi l'hôtel Marriott d'Islamabad (lire ci-contre), en offre une nouvelle preuve.
Mais, au-delà du nombre considérable de victimes, l'attentat, qualifié assez justement de «11 Septembre du Pakistan» par le quotidien The Daily Times, témoigne d'un tournant : la mouvance islamiste radicale, qui réunit Al-Qaeda aux talibans pakistanais, vient d'ouvrir un nouveau front, cette fois dans la capitale même du pays. L'hôtel, qui appartient à une chaîne américaine et où se retrouvent de nombreux étrangers, est en effet situé dans la partie la plus protégée d'Islamabad.
Attendu. Le Marriott a déjà été frappé à deux reprises par des bombes et un attentat-suicide de grande ampleur était attendu, voire annoncé : une vidéo attribuée à Al-Qaeda, diffusée le 11 septembre, demandait une intensification de la lutte. L'explosion est d'ailleurs survenue peu après la première allocution, devant le Parlement, du nouveau président, Asif Ali Zardari, dans laquelle il appela