Menu
Libération

Fusillade en Finlande: «Une expression combinée de rage et de frustration»

Article réservé aux abonnés
Robert Muggah, chercheur à Genève, analyse les rapports entre la jeunesse et les armes à feu. Et encourage à porter les efforts sur l'éducation.
par propos recueillis par Sylvain Mouillard
publié le 23 septembre 2008 à 7h00

Un an après une tuerie semblable à celle qui s'est déroulée aujourd'hui, la Finlande se retrouve de nouveau au centre des attentions médiatiques. Avec 45 armes à feu pour 100 habitants, selon le groupe de recherche «Small arms survey», le pays se trouve au 4ème rang mondial. Plusieurs estimations avancent le nombre de 1,6 million d'armes civiles enregistrées, et une hypothèse haute de 1,5 million d'armes non enregistrées. Le tout pour 5,2 millions d'habitants. Robert Muggah, directeur de recherche du «Small arms survey» à l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, tente d'analyser ce phénomène.

On a l'impression d'une recrudescence des violences par armes à feu. Est-ce le cas?

Ce phénomène existait déjà dans les années 60-70 aux Etats-Unis et au Canada. Mais aujourd'hui, il y a une augmentation de ces évènements. Cependant, il faut se méfier des conclusions hâtives. La Suisse et la Finlande sont deux des pays où le taux d'armes à feu par habitant est le plus élevé. Pourtant, les violences interpersonnelles n'y sont pas très élevées. De manière très générale, on peut dire que l'Europe de l'ouest a un taux d'homicide par arme à feu assez bas par rapport à l'Amérique du sud ou même les Etats-Unis. En revanche, il y a en Europe une proportion importante de suicides par armes à f