Le Parti socialiste a demandé hier un «changement de stratégie» en Afghanistan pour faire face à la dégradation de la situation dans le pays, où la coalition est présente depuis 2001.
Est-ce que la situation militaire s’est «gravement détériorée» en Afghanistan ?
A l’évidence, oui. S’il fallait ne retenir qu’un exemple, c’est l’attaque de la prison de Kandahar par les talibans, en juin, qui a permis de libérer environ un millier de prisonniers, dont 400 «étudiants en religion». Une opération d’envergure, très bien organisée, qui témoigne de la montée en puissance des insurgés dans une région où l’engagement de l’Otan, en particulier celui des Canadiens, est considérable. Et s’il fallait retenir un chiffre, c’est celui des policiers afghans tués au cours des six premiers moins de l’année : au moins 720 ; l’an dernier ils ont été 1 119 à avoir trouvé la mort, soit assassinés, soit dans l’explosion d’un engin piégé, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. Idem pour le nombre d’attentats-suicide qui a suivi aussi une courbe exponentielle : 160 et 68 tentatives avortées en 2007 contre 127 bombes humaines l’année précédente. Trois ans auparavant, ils étaient quasiment inexistants.
Dans les campagnes, la progression des talibans est également fulgurante. En 2005, on ne comptait encore qu'une poignée de combattants islamistes autour de Kandahar et dans les provinces de Zabol, du Paktiya et de Paktika (dans l'est du pays). A présent, on peut suivre leur avancée selon