Pierre Lellouche est député UMP de Paris chargé des questions de défense. Il réagit au vote négatif du PS.
Que vous inspire le «non» du PS ?
Je suis un peu navré. Ce n’est pas une attitude digne pour un grand parti de gouvernement. Je peux comprendre que l’on exprime des réserves, mais voter pour le retrait dès aujourd’hui constitue une faute politique. Les socialistes seraient aux affaires, ils demanderaient une révision de la stratégie de la coalition, comme nous le demandons nous-mêmes sans pour autant annoncer le retrait de la France, lequel donnerait le signal d’une débandade générale des Européens et des Canadiens. Or, par ce vote, on vient d’envoyer aux talibans et au reste du monde l’image d’un pays divisé. Le retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan ne constitue pas une option.
La France ne risque-t-elle pas de s’enliser dans ce conflit ?
Les socialistes ne sont pas les seuls à avoir cette crainte. Ce risque existe, bien entendu. Pour l’éviter, tout dépend de notre capacité à faire évoluer la stratégie de la coalition. Si, à présent, les talibans ne peuvent pas gagner militairement, nous ne parvenons pas à les réduire. Il faut donc changer la stratégie tant militaire que civile, mieux coordonner la reconstruction du pays et s’atteler à la reconversion de l’économie de la drogue. Il faut aussi trouver un modus vivendi avec le Pakistan.
Qu’est ce que ce débat a apporté ?
Je crois que c’était un moment important de notre histoire politique. Il a été malheureusement trop court et n’a pas permis aux députés qui le souhaitaient de s’exprimer et de s’expliquer alors qu’ils se trouvent désormais dans