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Interview

«Le vote négatif est un vote d’exigence»

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Pour François Lamy, la position du PS permet de critiquer la stratégie à l’œuvre en Afghanistan :
publié le 23 septembre 2008 à 9h00

François Lamy, député de l’Essonne, est secrétaire national au PS chargé des questions de défense. Il s’explique sur la position des socialistes, hier, à l’Assemblée nationale.

Pourquoi le groupe socialiste n’a-t-il pas choisi l’abstention ?

Le débat au sein du groupe a été riche, nourri de convictions et avec un consensus sur l’analyse de la situation afghane. Pour résumer, voter oui aurait signifié que nous approuvions la stratégie à l’œuvre en Afghanistan, sans garantie de changement profond. L’abstention pouvait être interprétée comme le fait que le groupe PS n’avait pas d’opinion particulière sur un sujet particulièrement grave. Ce n’est évidemment pas le cas. Le vote négatif est un vote d’exigence sur les conditions que nous posons au maintien : réorientation de la stratégie, meilleure répartition des responsabilités au sein d’une coalition élargie, relance du dialogue politique entre Afghans, clarification du rôle du Pakistan…

Mais, par ce vote, la France affiche ses divisions…

Il incombait au président de la République de créer le consensus sur cette question. Lorsque le gouvernement a décidé de l’envoi de 700 soldats en renfort, nous avions demandé un vote qui ne nous a pas été accordé. Nous avons alors été contraints de déposer une motion de censure. Depuis, le chef de l’Etat n’a fait aucun signe. En tant que président en exercice de l’Union européenne, il avait l’obligation de poser des actes vis-à-vis de l’Otan ou de l’administration américaine.

La France ne risque-t-elle pas de s’enliser dans ce conflit ?

Ce risque est malheureusement bien réel. La situation humanitaire s’est notablement améliorée depuis 2001 mais les talibans ont repris un