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Libération

L’Etat met son nez dans les mosquées

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publié le 25 septembre 2008 à 9h01

Hanane a 22 ans. L'an dernier, à la même époque, la jeune femme, étudiante en sciences politiques à l'université du Caire, se préparait à accomplir avec enthousiasme l'itikâf, une retraite spirituelle au cours de laquelle les plus dévots s'installent dans les mosquées, pour prier et méditer de façon continue pendant les dix derniers jours du ramadan. Un rituel relativement marginal il y a encore quelques années, mais devenu de plus en plus populaire dans une Egypte en plein renouveau islamique. Cette année pourtant, Hanane devra peut-être rester chez elle.

Le ministère égyptien des Affaires religieuses a en effet annoncé une série de mesures destinées à réguler le culte dans les mosquées. Selon le journal Al-Ahram, qui publie la liste de ces nouvelles règles, seules quelques mosquées seront autorisées à accueillir les fidèles pour cette retraite, à condition que les identités des pratiquants soient communiquées aux autorités.

De même, le ministère vient de limiter le nombre de mosquées autorisées à pratiquer les tarawih, les prières nocturnes du ramadan, au cours desquelles est lue l'intégralité du Coran. Des prières non obligatoires, mais dont la fréquentation croissante marque de façon significative le bond que connaît la pratique religieuse en Egypte depuis plus de dix ans.

Ces nouvelles mesures, assorties de l’interdiction de collecter des fonds dans les mosquées, ont provoqué la colère des milieux islamistes, qui dénoncent par ailleurs l’infiltration d