De notre correspondant à Washington. «La crise est historique», a annoncé hier soir le candidat républicain John McCain, qui tente de reprendre l'initiative après le décollage de son rival démocrate dans les sondages. Le sénateur de l'Arizona a annoncé la suspension de sa campagne et demandé un report du débat qui doit avoir lieu vendredi avec Barack Obama, afin de se consacrer au plan de sauvetage de Wall Street, au coût astronomique de 700 milliards de dollars (500 milliards d'euros) actuellement débattu au Congrès. «Il est temps que les deux partis se concertent pour résoudre ce problème, a plaidé McCain. Si on ne le fait pas, le crédit va se tarir, avec des conséquences dévastatrices pour notre économie. Les gens ne pourront plus acheter de maison et les économies de toute une vie seront menacées. Les entreprises n'auront plus assez d'argent pour payer leurs employés. Si nous n'agissons pas, tous les Etats-Unis seront touchés. On ne peut pas le permettre.» Certes, la crise est historique. Mais la manoeuvre qui consiste à en appeler à l'union nationale a aussi un but plus immédiat : faire endosser à son rival démocrate une part de l'impopularité du plan Bush de sauvetage.
Course.Obama, qui a proposé de «travailler ensemble à une réponse commune» à la crise mais a refusé de reporter le débat, a pour la première fois clairement pris la tête dans la course à la Maison Blanche. McCain, avec qui il était jusqu'alors au coude-à-coude dans les sondag