De notre envoyée spéciale à Naplouse. Casquette des «Rangers», jean et tennis plates, Mohamed Kharraz, 20 ans, arpente, nonchalant, les ruelles de la vieille ville de Naplouse, la principale ville de Cisjordanie. Le jeune homme veut devenir plombier, après avoir échoué au Tawjihi, l'équivalent palestinien du baccalauréat. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tout essayé.
Un matin, il y a trois ans, Mohammed a pris un couteau dans la cuisine familiale et marché jusqu'au check-point de Huwara, contrôlé par l'armée israélienne, à l'entrée sud de la ville. «Des jeunes de la vieille ville m'avaient dit que la vie est plus facile en prison, se souvient-il. C'est impossible d'étudier ici. La nuit, tu ne dors pas à cause des raids. Le jour, il n'y a rien à faire. La vraie prison c'est ici. Au moins, là-bas, tu peux faire du sport, tu peux suivre les cours qui sont donnés par les autres prisonniers et, surtout, tu peux dormir autant que tu veux. S'il n'y avait pas les coups quand tu te fais arrêter, je retournerais tout de suite en prison. De toute façon, que tu sois emprisonné ou libre, tu te fais humilier par les Israéliens.»
Interrogatoire musclé. Lorsqu'il est passé sous le détecteur de métaux du check-point, son couteau a été immédiatement découvert et plusieurs soldats lui sont «tombés dessus», raconte le jeune homme. Après un interrogatoire musclé, il a été envoyé dans la prison d'Ofer, dans le désert du Néguev, d'où il a été libéré après un mois de d