La Biélorussie, où se tiennent dimanche des législatives décisives pour le maintien ou la levée des sanctions européennes contre ses dirigeants, est sans doute l'unique pays du continent où on ne rêve pas ouvertement d'entrée dans l'Union européenne. Indépendant sans l'avoir vraiment voulu, orphelin de l'Union soviétique, ce pays dirigé depuis quatorze ans par l'autoritaire Alexandre Loukachenko est cependant à la recherche d'une ouverture vers l'Ouest au moment où son allié traditionnel, la Russie, se laisse de plus en plus guider, comme le montre la crise géorgienne, par son désir de puissance. Mis au défi de s'amender, le Président, que Washington qualifie de «dernier dictateur d'Europe», a relâché en août le dernier prisonnier politique du pays et décidé de laisser l'opposition participer aux élections. Au cas où le déroulement de ce scrutin venait à être considéré comme un progrès, la Biélorussie pourrait prétendre à une aide économique européenne.
«Emirats». Si la guerre en Géorgie a poussé l'Europe à s'intéresser au sort des voisins de la Russie, c'est le relèvement par Moscou des prix du gaz qui contraint Minsk à regarder à l'ouest. Jusqu'en décembre dernier, Minsk payait à Moscou son gaz et son pétrole au prix du marché russe au nom d'une Union russo-biélorusse créée à la fin de son second mandat par Boris Eltsine. «C'est comme si la Russie finançait chaque Biélorusse de quelque 200 à 300 euros par an, explique l'économiste Léonide Zaïko. La B