Intérim à Pékin. La capsule Shenzhou VII a été placée en orbite, hier soir, avec trois «taïkonautes» à son bord, réalisant ainsi le troisième envoi d'hommes dans l'espace par la Chine en cinq ans. Durant cette mission, qui doit durer trois jours environ, l'un des taïkonautes va faire une sortie dans le cosmos, équipé d'une combinaison de fabrication locale. La Chine deviendra alors le troisième pays au monde, après les Etats-Unis et la Russie, à pouvoir envoyer et faire sortir des hommes dans l'espace. La mission prévoit également le déploiement d'un petit satellite de télécommunications et des expériences de manipulations dans le vide.
Si cette mission réussit, ce sera une étape importante pour pouvoir, à terme, assembler une station spatiale chinoise et former d'autres taïkonautes, éventuellement étrangers, sans avoir à passer par les pays maîtrisant ces technologies aujourd'hui. Les trois membres de la navette, tous militaires, viennent de familles pauvres et sont très dévoués, comme les médias l'ont rappelé à grand renfort de propagande. On sait qu'ils mangeront des plats chinois adaptés à l'apesanteur et qu'ils prendront de la médecine traditionnelle contre le mal de l'espace. La mission est suivie minute par minute en direct à la télévision nationale, qui salue les «héros de la mère patrie».
Ce nouveau vol habité illustre le paradoxe d'un pays à la pointe des nouvelles technologies mais qui reste, dans son ensemble, un pays en voie de développement. Dan