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Libération
EDITORIAL

Exception

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par Bernard SERGENT
publié le 27 septembre 2008 à 9h02
(mis à jour le 27 septembre 2008 à 9h02)

Dans un article très lucide du New York Times, Roger Cohen s'interroge sur l'exceptionnalisme américain. Cette idée messianique, si énervante vue de l'étranger, selon laquelle les Etats-Unis sont au-dessus des nations, un phare sur la colline, un modèle pour le monde. Différents du reste du monde développé, à voir leurs positions sur les armes, la religion, la peine de mort ou, aujourd'hui, le marché tout-puissant.

John McCain, au patronyme de personnage de western, incarne cet exceptionnalisme qui plaît tant aux républicains et, si l’on en croit les sondages, à encore la moitié de l’Amérique. Sarah Palin, avec son ignorance crasse et revendiquée, représente la version extrême de cette Amérique autiste. Sans passeport et seule au monde. Sur les marchés mondiaux et dans le monde de l’économie réelle, on mesure aujourd’hui les conséquences de cette hégémonie sans repères et de cette idéologie sans conteste.

Il reste à Obama à donner une nouvelle image et une nouvelle direction à son pays en crise. Le jeune sénateur, à la différence de McCain, a toujours mis l’économie au centre de sa très longue campagne et n’a jamais renié le rôle de l’Etat. Il a tout de suite mesuré la gravité de la crise financière. Il a su éviter, ces derniers jours, les coups et bizarreries de son rival, prêt à saborder le plan Paulson pour des avantages politiciens.

McCain voulait que les électeurs se déterminent sur le caractère et la personne des candidats. Entre Palin et sa propre réac