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Libération

L’Ogaden, la sale guerre que personne ne veut voir

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publié le 27 septembre 2008 à 9h02
(mis à jour le 27 septembre 2008 à 9h02)

Des villages brûlés, des populations déplacées, des femmes violées, des assassinats : depuis le début de l’opération militaire éthiopienne en Ogaden, dans l’est du pays, il y a un peu plus d’un an, la presse et les organisations de défense des droits de l’homme ont multiplié la publication de témoignages, systématiquement qualifiés par Addis-Abeba d’allégations sans fondement.

En juin, Human Rights Watch a ainsi accusé l'Ethiopie de crimes de guerre et pointé du doigt «la conspiration du silence» à laquelle participent, selon elle, Bruxelles, Londres et Washington. Il s'agit moins d'un conflit oublié que sciemment ignoré. «Que pouvait faire l'Ethiopie ?» questionne un diplomate africain, résumant le consensus général.

L'opération de l'armée éthiopienne contre le Front national de libération de l'Ogaden (ONLF) a commencé en juin 2007. Quelques semaines auparavant, une station d'exploration pétrolière chinoise avait été attaquée par les rebelles. L'assaut avait fait 74 morts, 9 Chinois et 65 Ethiopiens, «l'œuvre d'une coalition entre l'ONLF et les milices islamiques somaliennes», affirme une source proche des services de sécurité.

Opacité. L'Ogaden constitue une partie de la région Somali en Ethiopie. Ses habitants ont en partage avec ceux de la Somalie voisine la langue, la culture et les traditions des éleveurs nomades, et le réseau de téléphone portable. Après leur défaite, en janvier 2007, les tribunaux islamiques somaliens se sont